Débarquement de Normandie : la Bataille de Carentan
Relatée dans « BAND OF BROTHERS »
6 jours d’âpres combats pour libérer la ville et assurer la jonction entre les plages du débarquement :
Utah Beach et Omaha beach.
La commune de Carentan est située dans les marais et est considérée comme un point de passage unique et très stratégique. C’est pourquoi les alliés ont voulu conquérir Carentan très rapidement.
Le 6 juin 1944, les sirènes, les alarmes, la ronde des avions, les tirs des défenses allemandes laissent peu de répit au carentanais. Peu après minuit, un ronronnement inhabituel se dirigeant vers la baie des Veys se fit entendre. Dans le ciel : des avions transporteurs remorquant des planeurs, des parachutistes se balançant au dessus des marais affolèrent les allemands.Vers 4h30, les premiers bombardements alliés commencèrent au-dessus de la ville. Le but était de détruire la voie ferrée et tous les ponts, notamment sur la N13. Le 501st régiment de la 101ème Airborne avait pris position de l’écluse de la Barquette sous le commandement du colonel JOHNSON, position difficile à tenir.
La nuit suivante, de nouveaux bombardements de l’artillerie marine occasionnèrent la destruction de plusieurs immeubles auparavant évacués.
La journée du 8 juin 44 fut un peu plus calme mais guère rassurante pour les habitants.
Le 9 juin 1944, l’artillerie américaine arrosa les quartiers du Haut Dick, du port et de l’église. Les canons allemands basés à Rougeval ripostèrent. Il n’y eut pas de victimes car les habitants étaient restés blottis toute la journée dans leurs caves.
Dans la nuit du 9 au 10 juin 1944, il réussirent à se frayer un chemin jusqu’aux Ponts Douve à seulement 2 km de Carentan, position-clé pour l’armée américaine. Le seul accès possible jusqu’à la ville était la N13 dont la chaussée dominait les marais inondés n’offrant aucune protection. Il y avait 4 ponts à franchir. Grâce à l’aide de l’artillerie américaine, les GIs et le colonel COLE réussirent à passer les ponts.
Les Allemands avaient reçu l’ordre de tenir coûte que coûte. Il y eut de sévères pertes des deux côtés. Les adversaires étaient si proches les uns des autres qu’ils s’entendaient parler et manœuvrer la culasse de leurs armes. Partout il y avait des morts et des blessés appelant à l’aide. Le colonel COLE décida d’en finir. Sous le couvert d’un écran de fumée, il commanda l’assaut. Les GIs retranchés contre la haie des jardins et dans un « Carré de Choux » reçurent l’ordre. Ils se ruèrent en poussant des cris de guerre, chargèrent furieusement à la baïonnette, se battirent au corps à corps et au poignard et bousculèrent l’ennemi au delà du village de Pommenauque.
Après plusieurs tentatives de contre-attaque et devant la résistance des américains, les Allemands abandonnèrent complètement le secteur. Le 502ème trop épuisé, ne put continuer la progression, le 506ème s’en chargea.
Le 10 juin 1944, la ville de Carentan est à nouveau soumise à de violents tirs d’artillerie. Les fusillades et rafales de mitrailleuses se rapprochent et se précisent du côté de Saint-Hilaire et de Saint-Côme-du-Mont.
Le 327ème Régiment de Planeurs et le 401ème planeurs franchirent le chenal à Brévands sans trop de résistance, puis la passerelle sur la Taute à Saint-Hilaire, reconstruite avec les moyens du bord.
Le 11 juin 1944, l’artillerie américaine se déchaine. Le clocher et le chœur de l’église sont atteints, l’usine Gloria flambe, ainsi que des maisons, rue Holgate. Le bruit de la bataille se fait intense.
Le 506ème resté près de Saint-Côme-du-Mont poussa jusqu’à la ligne de chemin de fer de Carteret, gagna la route d’Auvers puis celle de Périers et jusqu’à La Billonnerie où ils retrouvèrent le 501ème Régiment.
A l’aube du 12 juin 1944, d’importantes forces convergèrent vers Carentan. Dans la nuit, les Allemands avaient battu en retraite. Le Général TAYLOR et le colonel HARPER pénétrèrent dans la cité.
Après 6 jours de furieux combats et la perte de la moitié de ses effectifs, la 101ème Airborne Division avec la prise de Carentan ouvrait à l’armée américaine la glorieuse route de la Victoire.
©US Army Archives
Bloody Gulch – Colline 30
Carentan est libérée mais la bataille n’est pas finie. Le FJR 6 se trouve au sud-ouest de Carentan , colline 30, sur Donville et Pommenauque. La Easy passe la nuit du 12 au 13 juin dans le hameau de Donville avec l’ordre d’établir une ligne de défense au sud de Carentan. Elle fait face à une grosse résistance allemande . Dès le 13 juin, la 17è division de Panzer grenadiers SS Gôtz von Berlichingen, arrivée sur place, reçoit l’ordre de contre-attaquer malgré de faibles moyens. Au début, leur progression est bonne et ils atteignent à nouveau Carentan.
La Easy Company du 506 PIR, dans laquelle on retrouve le lieutenant Dick Winters et le soldat Forest Guth, affronte cette violente contre-attaque allemande. Sur l’aile gauche de l’Easy Company, la F/506 craque et se replie, exposant le flanc de la D/506 contraint de se replier également. Vers 10h00, la 2ème division blindés américaine, débarquée sur Omaha Beach, entre en jeu. A 14h, la contre-attaque américaine est totale : blindés du CCA2, paras du 501 PIR et chasseurs-bombardiers mettront fin à l’attaque allemande. Le PC du FJR 6 sera reculé sur Sainteny à Raffoville.
Le site de la Bataille de Bloody Gulch se situe au Manoir de Donville à Méautis :
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