Dans la baie du Cotentin, venez découvrir Carentan à travers des circuits qui parcourent la richesse du patrimoine culturel de la cité médiévale.
En sillonnant le circuit « Les Trésors de Carentan » vous aurez le loisir d’admirer un patrimoine classé aux Monuments Historiques : une église édifiée au XIe siècle ainsi que le grand orgue Notre-Dame. Vous pourrez aussi découvrir les arcades médiévales, des peintures du XVII et XVIIIe siècle, des hôtels d’une grande beauté architecturale, l’incontournable port de Carentan et bien d’autres merveilles…
Circuit « A pied dans l’histoire »
50500 CARENTAN
Carentan Capitale des marais : Panorama sur son patrimoine
CARENTAN, capitale des Marais
Les Arcades médiévales
La galerie couverte bordant le côté nord de la place de la République est le témoin le plus ancien de l’architecture civile de Carentan, exemple unique en Normandie de quatre maisons médiévales juxtaposées par 10 piliers. Elles seraient le reste d’un ancien marché couvert qui au XIVème siècle aurait également existé sur la partie sud.
Hôtel de Dey
rue de l’église
La façade de cet hôtel date du XVIIème siècle. On peut y voir une plaque annonçant qu’Honoré de Balzac séjourna dans cette demeure et y écrivit en 1836 une nouvelle « Le Réquisitionnaire ».
L’intérieur de cet hôtel montrait encore récemment des boiseries du XVIIème siècle.
Il est situé sur la place de l’église, place Guillaume de Cerisay. Devenu hôtel de Chanvallon, l’hôtel de Maillé a vu dormir sous son toit l’illustre Napoléon 1er, le 25 mai 1811, lors de son voyage à Cherbourg. Il devint l’actuel presbytère en 1861.
Eglise Notre-Dame
L’église Notre-Dame de Carentan, classée monument historique fut édifiée au XIème siècle. Elle est citée pour la première fois en 1105 par Orderic Vital lors de la venue du roi Henri 1er d’Angleterre, le jour de Pâques. De l’époque romane ne subsistent que le portail ouest, la partie inférieure des piliers, les quatre maîtres-piliers de la croisée du transept avec les arcades romanes.
En 1443, les Anglais occupent le pays. L’église tombe en ruines. La reconstruction se fera d’abord par la nef centrale et la nef sud. Guillaume de Cerisay, chevalier, bailly du Cotentin, dote richement l’église. Sa superficie est doublée par la construction du choeur gothique flamboyant, des déambulatoires et de la nef nord, vers 1466. La dédicace est célébrée en 1470.
En 1517, la Chapelle du Rosaire, consacrée à la Vierge Marie, est ajoutée à l’extrémité du choeur. De la même époque, on trouve la barrière entourant le choeur et une quinzaine de verrières.
En juin 1944, les bombardements américains, lors du débarquement causèrent de graves dégâts à la flèche, au grand portail ouest et au choeur. L’orgue fut très endommagé, des vitraux pulvérisés, la toiture abîmée, l’horloge détériorée. Heureusement, dès 1940, les vitraux anciens avaient été mis à l’abri quelque part en province.
Les peintures : une très belle « Assomption de la Vierge » de 1652 dans le choeur, au milieu du magnifique retable du maître-autel (1655), une belle « Annonciation » du XVIIème siècle dans le transept sud, la « Vierge de l’Apocalypse » XVIIIème siècle dans le transept nord, « Martyre de Saint Gorgon » et une « Crucifixion de Saint Pierre »,panneaux sur bois du XVIème siècle.
Classé monument historique pour le buffet et la tuyauterie, restauré selon l’esprit classique de la fin du XVIIème siècle, il est l’un des rares instruments de ce style dans le département de la Manche.
Il a été réalisé de 1803 à 1805. Il est l’oeuvre de Louis Lair, facteur d’orgue au Mans.
Maison d’armateur
Rue Sivard de Beaulieu.
Belle façade d’une maison d’armateur second Empire avec blason : bateau à vapeur.
A quelques mètres, étonnant portail sur une façade de maison du XIXème siècle.
Le port de plaisance
Bien antérieurement au port de plaisance actuel, un port fut installé à Carentan par la famille gauloise des Unelles et détruit par les invasions barbares de la fin du IVème siècle. Au moyen-âge, un port établi à proximité des murailles de la Ville au « Quay-au-Vin » dans le lit de la rivière des Gouffres qui se jetait dans la Taute. Un trafic de marchandises (salaisons, grains, volailles, vin, sel, de « bourrées de jonc » alimentant les fours à ban) s’opéraient par les gabares naviguant dans les marais.
Avant 1700, des bateaux de 100 à 200 tonneaux remontaient jusqu’à la ville, mais l’ensablement, les atterrissements condamnèrent ce port.
Après 1700, pour des raisons d’hygiène, mais aussi stratégiques et économiques, on envisageait des travaux importants d’assèchement des marais entourant la ville. Sous l’impulsion de Napoléon 1er dès 1805 des canaux sont creusés, des écluses sont installées, un nouveau projet de port prévoit d’utiliser le magnifique canal du Haut Dick avec une écluse à double sassement.
Les travaux commencèrent en 1842 et finirent en 1851. Un trafic important entre le Havre et Carentan se développa alors apportant prospérité à la ville et ce jusqu’en 1940.
En juin 1944 les opérations consécutives au débarquement allié causèrent des dégâts importants : les écluses étant détruites, l’ensablement reprit.
On attendra 1981 pour rétablir l’activité portuaire mais uniquement vouée au nautisme.
En 1983 le port de plaisance de Carentan est ouvert aux plaisanciers.
Le bassin, entouré de verdure est parfaitement intégré dans la ville.Il est classé Port Bleu d’Europe depuis 23 ans pour son accueil et la qualité de ses équipements.
Il est maintenu en eau grâce à ses écluses ; on accède à la mer par un chenal balisé traversant la magnifique et sauvage Baie des Veys.
Barge de Débarquement LCVP PA30-4 à quai
Le Dreknor, Drakkar Viking à quai
Construit par l’association du même nom entre 2001 et 2008, ce drakkar viking est une réplique de ces navires Normands.
Le Haut Dick : un sentier le long des berges vous permet de faire une agréable promenade autour du port en passant au Pont-Canal et aux écluses ; un parcours de santé y a été aménagé.
Le Pont-canal
Le pont-canal a été conçu afin de ne pas détériorer la perspective du canal dans le site sensible des marais.
Architecture du XXème siècle, cet ouvrage d’art unique en France : il permet le passage de la RN 13 en 4 voies sous le bassin à flots entre le port de plaisance et la mer. L’un des principaux problèmes posés par cette conception est celui de la résistance aux poussées hydrostatiques résultant de la présence d’une nappe d’eau quasi affleurante, la chaussée se trouvant située à 10 mètres en dessous du niveau du canal. Un drainage des eaux est effectué par pompage : une surveillance permanente a été mise en place.
D’un point de vue esthétique, l’architecte, Charles Lavigne, a eu l’idée d’exploiter la présence de butons qui reprennent les poussées exercées latéralement sur les parois, pour évoquer la membrure inversée d’une coque de navire en bois.
En attendant, ne soyez pas surpris si, par hasard en empruntant le pont-canal, vous apercevez un voilier passer au-dessus de votre voiture !
Hôtel de Lessey
Situé rue des Prêtres, il fut construit par la famille d’Auxais de Sainte-Marie-du-Mont au XVIIe siècle. Il devint plus tard le couvent des Augustines. Il accueille actuellement l’institution Notre-Dame (écoles).
Hôtel de Ponthergé
Intéressant double portail au 47 rue Sébline, sculpté muni de contreforts et décoré de délicates arabesques de style Renaissance.
Anecdote: aux termes d’un acte du 28 novembre 1695, la possession de cette maison donnait droit de sépulture dans l’église. L’hôtel fut construit en 1554.
L’Hôtel de ville
L’immeuble fut bâti de 1644 à 1652 par les Soeurs de la Congrégation de Notre-Dame, qui y inaugurèrent leur couvent en mars 1652. Il y avait une chapelle, à l’extrémité de l’aile gauche du bâtiment donnant rue Holgate et un cimetière. L’aile gauche fut terminée en 1655. La façade de la partie centre fut refaite en 1717, l’aile droite est de la fin du XVIIIème siècle. En 1792, les religieuses reçurent l’ordre de quitter le couvent, la ville voulant utiliser une partie des bâtiments. Le couvent servit tour à tour de garnison, de caserne, de gendarmerie, de collège communal, de bureau pour la justice de Paix, de bibliothèque, d’écoles primaires.
Finalement les services municipaux héritent de ce cadre si particulier. Alliance du passé et du présent, côté square il faut remarquer un aménagement à la fois classique et très contemporain : une coquette rivière artificielle ornée d’une cascade.
Le Lavoir des Fontaines
Ce très imposant lavoir fut construit en 1784 dans le très vieux quartier dit « des fontaines », car plusieurs sources l’alimentaient. Le lavoir, grand bassin peu profond, en larges dalles de pierres appareillées est à ciel ouvert. Il est entouré d’une galerie de colonnes massives en pierres de Caen taillées.
Ces colonnes de bases carrées supportent sur chapiteaux une imposante charpente de bois. De superbes gargouilles en pierre sculptée agrémentent ce bassin.
Juste derrière le réservoir, en montant les petites marches sur la droite, un petit couloir d’eau aménagé passe sous les racines d’un arbre. Il s’agit de la source qui alimente le lavoir.
Tout en haut vous découvrirez une sculpture moderne en marbre « Ensemble vers l’eau de la », œuvre de Didier Poisson de 2006.
Celui-ci est aujourd’hui tourné vers une activité de plaisance.